Crise agricole : G. Attal préfère une industrialisation délétère à une transition agro-écologique nécessaire

Agriculture

Paris, le 21 février 2024

Lors d’une conférence de presse ce matin à Matignon sur la situation agricole, Gabriel Attal a esquissé le contenu d’une nouvelle mouture de la loi d’orientation agricole, renommée loi pour une agriculture souveraine. Le Premier ministre a encore fait la démonstration qu’il confond souveraineté alimentaire et industrialisation sans limites et néfaste de l’agriculture. Il poursuit son détricotage des normes environnementales.

Pour Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture et alimentation à Greenpeace France, « la transition agro-écologique est la solution pour assurer notre souveraineté agricole et alimentaire : en proposant un projet politique qui vise à industrialiser encore plus notre agriculture, Gabriel Attal va complètement à contre-sens du renforcement de notre souveraineté alimentaire.  Nous avons besoin d’agriculteurs et d’agricultrices bien rémunéré-es, qui peuvent s’appuyer sur un cap clair, ambitieux et financé pour changer de modèle, pas d’une fuite en avant néfaste pour la population comme pour la protection de la planète ».

Initialement, la Loi d’Orientation Agricole était présentée comme une loi qui devait prendre à bras le corps la transition écologique. Force est de constater que le gouvernement a décidé d’élaguer cette question au profit des demandes de la FNSEA pour renforcer l’industrialisation et la compétitivité à prix cassés de notre agriculture.

Elevage

Sur l’élevage, le Premier ministre s’est engagé à présenter un plan de souveraineté de l’élevage et à faciliter la construction de projets relatifs à la gestion de l’eau de type méga-bassines et de certaines installations classées pour la protection de l’environnement agricole. C’est un non-sens. Greenpeace dénonce fermement les annonces qui visent à limiter et entraver les recours juridiques pouvant être portés par des riverains ou des associations sur ces projets.

Si l’élevage français fait face à de multiples crises à la fois environnementales, climatiques, sanitaires et socio-économiques, l’industrialisation des filières ne résoudra pas le problème, bien au contraire. Pour Sandy Olivar Calvo, « garantir la résilience de l’élevage en France passe par un soutien aux élevages les plus vertueux, c’est-à-dire les moins concentrés, les moins dépendants des importations pour l’alimentation animale et les moins tournés vers les exportations ». Greenpeace est par ailleurs particulièrement inquiète de la chute des élevages bovins les plus vertueux au profit d’un agrandissement des fermes-usines qui n’assurent ni la souveraineté alimentaire de la France, ni la nécessaire transition de ce secteur, ni l’immense défi du renouvellement des générations.

Plan Ecophyto et pesticides

La réduction des pesticides permet de préserver la santé des agriculteurs et agricultrices et une terre saine pour le futur de notre agriculture et de notre alimentation. Cette réduction est aussi dans l’intérêt de tous les citoyens et citoyennes qui paient de leur santé et de leur portefeuille les coûts et les impacts des pesticides.

L’abandon de l’indicateur NODU (nombre de doses unités) au profit de l’indicateur européen HRI-1 porté par Gabriel Attal a été vivement critiqué par les ONG environnementales. Le gouvernement a décidé d’écouter exclusivement les demandes de la FNSEA, ignorant les voix de la société civile et les autres voix du monde paysan