Conférence de l'Onu à Bali sur le climat : premier bilan.

Climat

Le 08/12/07 – À l’issue de la première semaine de la 13e conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la plupart des points de blocage n’ont pas été levés. Il reste beaucoup à faire pour que Bali déboucher sur des décisions ambitieuses.

La timidité de la France
Cette semaine : pour le moins, la délégation française ne s’est pas montrée pas pro-active au sein de l’Union européenne (UE). Une attitude qui déçoit, après les ambitions affichées par la France fin octobre, à l’issue du Grenelle de l’environnement.
Pour la suite : au minimum, la France doit réaffirmer sa volonté d’atteindre le facteur 4. Elle doit donc s’engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % d’ici à 2020. Pourquoi ne pas profiter de la conférence de Bali pour annoncer cet engagement ?

L’Union européenne dans un entre-deux
Cette semaine : pour l’instant, l’UE passe son temps à tenter de concilier les positions très divergentes des pays membres du G 77 d’une part, et celles des pays dit de l’Ombrelle, c’est-à-dire le Japon, le Canada et les États-Unis.
Pour la suite : l’UE doit sortir de ce seul rôle de médiateur et afficher son leadership, en réaffirmant l’engagement pris à Vienne en août : l’objectif de rester sous la barre des +2°C et l’engagement pour les pays industrialisés de réduire de 25 à 40 % leurs émissions de GES d’ici à 2020.

Les États-Unis aussi nuls que prévu
Cette semaine : Comme prévu, les USA persévèrent leurs efforts pour faire dérailler le système multilatéral de Kyoto. Ils s’entêtent à promouvoir le Major Economies Meeting (MEM) lancé par le Président Bush à Washington fin septembre.
Pour la suite : l’UE doit résister à cette tentative de sabotage de Kyoto et refuser de s’engager sur des processus parallèles.

G 77 : une main tendue… qu’il va falloir saisir
Cette semaine : certains pays en développement ont manifesté un réel esprit d’ouverture. Ainsi la Chine a proposé que les pays en développement s’engagent davantage dans la lutte contre les changements climatiques à partir de 2012, à condition que les pays industrialisés leur fournissent une aide financière et technologique.
Pour la suite : ces derniers, UE en tête, doivent répondre à cet appel et s’engager à transférer les technologies propres aux pays en développement et à financer une croissance sobre en carbone de ces économies. Le nucléaire et le captage et stockage de carbone – technique que la Chine et l’Inde refusent de voir figurer dans la liste des mécanisme de développement propre – ne constituent pas des technologies respectueuses de l’environnement.

Adaptation : le chantier progresse
Cette semaine : L’accord sur l’entité chargée de gouverner le Fonds pour l’adaptation (FA) progresse mais les règles de procédure restent à définir. L’important est qu’une décision soit adoptée à Bali pour que ce fonds soit opérationnel le plus rapidement possible.
Pour la suite : Il faut également mettre au point d’autres mécanismes innovants pour augmenter considérablement les financements pour couvrir l’ensemble des besoins des pays en développement, notamment les plus vulnérables.

Déforestation : une chance historique
Cette semaine : La prise en compte des réductions des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts n’est plus remise en question. Mais jusqu’à présent, on a surtout parlé d’argent, et pas assez de la protection des forêts ni d‘objectifs de réduction d’émissions équitables.
Pour la suite : la conférence de Bali, qui se tient dans le 3e pays émetteur de CO2 à cause de la déforestation, doit déboucher sur l’intégration, dans l’architecture de Kyoto 2, de la réduction des émissions de GES dues à la déforestation et la dégradation des forêts. Ces questions doivent impérativement être étudiées à l’échelle nationale et non par projet.