Budget : la baisse du Fonds vert menace la rénovation des bâtiments scolaires

Énergies

Alors que le Sénat doit aborder ce lundi les débats sur le budget du Fonds Vert, syndicats et associations, dans le cadre de l’Alliance écologique et sociale (AES), soulignent l’urgence d’augmenter massivement les fonds destinés à la rénovation énergétique des bâtiments scolaires.

13°C dans une classe, invitation aux parents à ne pas mettre leurs enfants à l’école… Le dernier coup de froid qui a touché une vingtaine de départements en France métropolitaine a eu des impacts sur les élèves et le personnel éducatif et entraîne des conditions d’apprentissage et de travail précarisées [1].

Après les épisodes de canicule de l’été dernier qui ont entraîné la fermeture de milliers d’établissements, c’est un nouveau rappel de la vétusté d’une grande partie des écoles publiques : 86% des établissements scolaires devraient être rénovés, et au moins 10% présenteraient un état de vétusté important [2].

Bien que conscientes des problèmes, les communes peinent à investir dans les bâtiments scolaires. Le soutien budgétaire de l’État reste insuffisant pour leur permettre d’effectuer les travaux – pourtant urgents. Rappelons que le coût de l’inaction climatique coûterait bien plus cher, qui selon l’ADEME et la Cour des comptes, pourrait atteindre 260 milliards d’euros par an d’ici la fin du siècle, soit environ 10% du PIB actuel, ou encore 3 500 euros par an et par Français [3].

Aux rebours des besoins donc, ces subventions sont même revues à la baisse : le Fonds Vert, a vu son budget chuter de 2,5 milliards en 2024 à 1,15 milliard en 2025. Pire, le PLF en cours de discussions propose une baisse à seulement 650 millions d’euros en 2026, soit un budget divisé par 4 en 2 ans !

Déjà aujourd’hui, les promesses d’Emmanuel Macron de rénover 40 000 à 44 000 bâtiments scolaires en 10 ans [4] peinent à être réalisées. Les nouvelles coupes repousseraient encore la planification des travaux et des rénovations urgemment nécessaires. Ces financements doivent être pérennes et garantis dans le temps quelque soit l’alternance politique.

Dans son rapport “L’École bien dans ses murs” publié en septembre dernier, l’Alliance écologique et sociale montrait qu’il faudrait a minima 5 milliards d’€ par an sur 10 ans fléchés vers la rénovation des établissements scolaires.
Le rapport soulignait que la dégradation des bâtiments scolaires renforce les injustices scolaires, sociales et territoriales, tout en dégradant la santé et les conditions de travail des élèves et du personnel de l’établissement.

La FSU, Sud Education, la CGT Educ’Action, Greenpeace France, Oxfam France, Les Amis de la Terre France, la Confédération paysanne et Attac exhortent les sénateurs et sénatrices à proposer un plan d’investissement ambitieux en faveur de la rénovation des écoles grâce à un amendement au projet de loi de finances pour 2026.

Notes aux rédactions

[1] Le début du froid hivernal, marqué mi-novembre par des températures largement sous les normales de saison.

[2] https://www.senat.fr/notice-rapport/2022/r22-800-notice.html

[3] https://librairie.ademe.fr/changement-climatique/6712-les-risques-climatiques-et-leurs-couts-pour-la-france.html

https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-10/20250916-synthese-Transition-ecologique.pdf

[4]

https://www.maire-info.com/renovation-energetique-des-ecoles-nouveau-plan-5-000-terrains-de-sport-les-annonces-d%27emmanuel-macron-pour-la-jeunesse-article2-27761

En juin 2025, plus de 80 départements de France métropolitaine ont connu un épisode de canicule qui a particulièrement impacté les établissements scolaires. Plus de 2 200 établissements ont été fermés en juin et juillet, alors même que des centaines de milliers d’élèves et de personnel scolaire étaient mobilisés sur les épreuves du brevet (DNB) et des oraux du baccalauréat.