Bruxelles : 200 activistes bloquent le Conseil des ministres des pêches

Océans

Le 17/12/07 – Depuis ce matin 8h30, 200 activistes provenant de 14 pays européens bloquent les 7 entrées du conseil de l’Europe à Bruxelles, où doit se tenir la première journée du Conseil des Ministres sur les Totaux autorisés de captures (TAC) pour 2008. Les militants de Greenpeace ont construit un mur devant l’entrée principale.

Par cette action forte, Greenpeace souhaite dénoncer le très lourd passif d’irresponsabilité du Conseil en la matière qui ne permet malheureusement plus d’espérer que les mesures prises ces prochains jours aillent dans le sens d’une pêche écologiquement et économiquement durable.

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Pour Greenpeace, le mode actuel d’accord entre Etats-membres sur ces niveaux de captures doit être profondément réformé. « Ce Conseil des pêches se révèle être chaque année une catastrophe pour la pérennité des pêcheries, déclare Saskia Richartz, conseillère politique de Greenpeace pour les questions européennes. A moins que les choses ne changent drastiquement et que le pouvoir de décision soit cédé aux Ministres européens de l’environnement, celles-ci vont faire face à un effondrement écologique et économique ! »

Depuis le début des années 1980, les décisions du Conseil des pêches se traduit par un déclin alarmant des stocks de poissons. Année après année, les ministres ne tiennent pas compte des avis des scientifiques et mettent en pièce les recommandations de la Commission en fixant en décembre, lors d’un grand marchandage, des niveaux de prélèvement qui vident les mers de leurs poissons. Résultat : les pêcheries européennes sont parmi les moins durables et les moins rentables au monde.
Le 27 octobre 2007, la Cour des Comptes Européenne a par ailleurs publié un rapport sur les systèmes de contrôle et de sanction dans les pêcheries européennes. C’est ni plus ni moins la dénonciation de 25 ans de gestion communautaire des pêches qui y est mise en évidence, décortiquée et expliquée.

« Si le Conseil des pêches européen était une entreprise privée, ses directeurs auraient été depuis longtemps licenciés pour négligence et irresponsabilité ! dit Stéphan Beaucher, responsable de la campagne océans pour Greenpeace France. Le conseil des pêches n’a réussi à instaurer dans ce secteur ni rentabilité économique, ni protection environnementale ou pérennité des stocks. Il est plus que temps de passer à un autre mode de gestion. »

Pour Greenpeace, les prochaines décisions liées à la pêche devraient être soumises à un droit de regard public et se faire selon les modalités suivantes :

– Tous les TAC devraient être égaux ou inférieurs aux recommandations des scientifiques. Concernant les stocks exploités bien au-delà de leurs seuils biologiques d’exploitation, l’effort de pêche doit être amené à un niveau très bas et accru une fois seulement que le recouvrement du stock est prouvé. A terme, tous les stocks doivent être exploités en dessous de leur taux de rendements maximal (MSY).

– Pour 2008, les TAC nationaux devraient être mis en conformité avec les règles précédemment énoncées et avec les standards européens de protection marine, en particulier celles sur les aires protégées.

– Enfin, seule la création d’un large réseau de réserves marines couvrant de 20 à 50% de la surface des mers et océans permettra de régénérer la biodiversité marine. Les Etats-membres s’étaient engagés à créer un tel réseau avant 1998… Il n’en a rien été : ils ont continué à courir après des bénéfices à court terme sans se mettre en conformité avec les lois de conservation de l’Union Européenne.