A Lyon, Greenpeace demande l'interdiction du riz transgénique de Bayer

Agriculture

Lyon, le 17 septembre 2009 – Ce soir, Greenpeace France va projeter dans le centre de Lyon une vidéo expliquant les risques du riz transgénique LL62 que le géant agrochimique allemand Bayer cherche à commercialiser partout dans le monde. Au nom du principe de précaution, Greenpeace demande à Bayer de renoncer à ses projets et de retirer toutes les demandes d’autorisation en cours.

Après le coton, le maïs, le soja ou encore le colza génétiquement modifiés (GM), Bayer s’attaque au riz, l’aliment de base le plus important au monde. Ce riz GM est pour l’instant seulement cultivé sur certaines parcelles expérimentales en plein champ, en Chine notamment, mais tout pourrait changer dans les mois à venir… Bayer a en effet déposé des demandes d’autorisation de culture commerciale dans plusieurs pays et l’Union européenne va prochainement devoir statuer sur son autorisation à l’importation.

Le riz LL62 de Bayer a été modifié afin de résister à un herbicide toxique, le glufosinate. Il a été évalué par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) qui a soulevé, sans y répondre, un certain nombre de questions concernant notamment des irrégularités au niveau moléculaire, les effets des résidus de glufosinate, ainsi que des différences de composition entre le riz LL62 et le riz conventionnel. Le risque sanitaire potentiel du LL62 n’est donc pas correctement évalué.

« Le gluphosinate est l’un des pesticides considérés comme nocifs pour la santé par le nouveau Règlement européen sur les pesticides et il sera prochainement interdit dans l’Union, explique Rachel Dujardin, chargée de campagne OGM pour Greenpeace France. Interdire un pesticide en Europe à cause de sa toxicité et en encourager son utilisation ailleurs dans le monde par le biais de ce le riz LL62 est incohérent et immoral ! »

La Banque mondiale et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se sont récemment accordées à dire que les OGM ne sont pas la solution contre la faim et la pauvreté. Permettre la modification génétique d’aliments de base, et confier ainsi le contrôle de l’alimentation à une poignée de multinationales, fait en revanche peser un risque grave sur la sécurité alimentaire mondiale.