60 ratifications pour le Traité sur la haute mer : les nations doivent sans attendre travailler à la mise en place d’aires marines protégées

Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Traité sur la haute mer a obtenu sa 60ème ratification vendredi soir, ouvrant la voie à l’entrée en vigueur de cet accord historique. Désormais, cette étape cruciale doit impérativement être suivie d’actions, alors que la première Conférence des parties (COP) sur les océans est espérée pour 2026.

Si actuellement, seulement 0,9% de la haute mer bénéficie d’une protection intégrale ou forte, ce traité est décisif pour non seulement étendre le statut de protection, mais aussi établir des sanctuaires qui aideront à protéger la biodiversité, atténuer le réchauffement climatique et préserver la sécurité alimentaire des milliards de personnes qui dépendent des ressources maritimes.

Pour préserver 30% de la haute mer d’ici 2030 comme le stipule le Traité, les États doivent protéger plus de 12 millions de km2, chaque année durant les cinq prochaines années, soit une zone plus grande que la taille du Canada.

Pour Mads Christensen, directeur exécutif de Greenpeace International : « C’est un moment historique pour la protection des océans et une preuve que les pays peuvent se rassembler pour protéger notre planète bleue. L’ère de l’exploitation et de la destruction doit prendre fin, et ce traité est un outil pour y parvenir. Mais nous ne devons pas être complaisants. Les scientifiques sont clairs sur le fait que nous devons protéger au moins 30% de nos océans d’ici 2030, et le temps presse. Les gouvernements du monde entier doivent dès maintenant faire en sorte que la première COP historique sur l’océan représente un tournant, et commencer à planifier les tout premiers sanctuaires dans le cadre du Traité. Nos océans ne peuvent pas attendre et nous non plus. »

Désormais, les gouvernements doivent :

  • se mobiliser pour mettre en place de nouveaux sanctuaires de biodiversité en haute mer. Ces espaces doivent être protégés fortement si ce n’est intégralement, pour garantir que de vastes zones de l’océan soient épargnées par les activités extractives et destructrices, contrairement à de nombreuses aires marines protégées actuelles, qui n’ont de protégées que le nom,
  • veiller à ce que le Traité ait le pouvoir de mettre en œuvre des mesures rapidement, sans subir de retards ni devoir s’appuyer sur des organismes sectoriels, tels que les organisations régionales de gestion des pêches qui ont été complices de l’épuisement des océans pendant des décennies,
  • veiller à ce que le développement de ces sanctuaires soit basé sur des critères scientifiques, avec la participation des populations autochtones et des communautés locales.

Le Traité entrera en vigueur dans 120 jours, ouvrant la voie à la toute première COP sur les océans. Greenpeace appelle les pays qui ne l’auraient pas encore fait à ratifier rapidement le Traité, avant que n’advienne cet évènement crucial. Greenpeace et des millions de citoyennes et de citoyens appellent également les pays à faire preuve de la même ambition qu’avec le Traité mondial sur la haute mer en soutenant un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes, une nouvelle forme destructrice d’exploitation qui endommagerait irrémédiablement les océans.