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Risque nucléaire : Les candidats ne voient rien, ils n’entendent rien. Nous, on en parle !

En matière d’énergie, nos deux candidats finalistes ont au moins un point commun : une foi indéfectible dans l’exception nucléaire française, à croire que l’accident de Fukushima n’est jamais arrivé et que le risque nucléaire concerne tout le monde sauf, évidemment, la France.

A Bordeaux comme dans 21 villes de France, nous avons donc décidé de nous exprimer avec d’autres associations comme Tchernoblaye et Taca pour rappeler que si nos candidats ne voient rien et n’entendent rien, nous autres citoyens le disons haut et fort le risque nucléaire existe et le modèle énergétique français est un non sens.

Et quand à faire de s’exprimer haut et fort, rien de tel que les marches du Grand Théatre pour être vu et entendu du maximum de citoyens sous réserve également que le temps soit de la partie ce qui ne fut pas le cas.

L’installation protégée de la banderole

Mais qu’à cela ne tienne, la participation militante ne fut pas ridicule puisqu’aux 20 militants et adhérents de Greenpeace présents vinrent s’ajouter plusieurs militants de Tchernoblaye et de Taca, deux associations bordelaises déjà partenaires de Greenpeace lors de notre opération Libérons l’énergie fin janvier à Bordeaux. Sans oublier également quelques citoyens sympathisants ce qui nous permit d’atteindre le score respectable de 40 participants.

Restait à rappeler l’objectif de cette action à savoir mettre l’accent sur les positions des deux candidats sur le nucléaire très éloignées de la réalité des risques de cette industrie.

Et pour commencer, Nicolas Sarkozy qui à part un voyage rêvé à Fukushima a fait un tour de France des sites nucléaires pour défendre l’atome, usant de l’outrance verbale, de mensonges sur la pseudo indépendance énergétique de la France, de chiffres toujours plus fantaisistes sur le nombre d’emplois menacés ou la prétendue explosion de la facture d’électricité en cas de remise en cause du « tout nucléaire » français.

M Sarkozy ferait bien mieux de travailler ses dossiers et par exemple de prendre connaissance des déclarations de l’Autorité de sûreté nucléaire, l’ASN, sur le dernier incident au réacteur 2 de la centrale de Penly (76) le 5 avril où nous avons connu, pour la 1ere fois en France, un évenement cumulant 4 incidents dont une fuite d’huile, un incendie, une rupture de joint sur une pompe et la fermeture accidentelle de 2 vannes ! Mais peut- être que l’hyper président n’avait pas eu le temps de se consacrer à ce dossier tout occupé qu’il était à vanter le modèle économique et social des Allemands mais en oubliant, petite erreur, d’aborder leur politique énergétique.

Quand à François Hollande, on a refait les calculs pour comprendre son objectif de réduction de 25 % de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025, pour « faire le même effort que l’Allemagne ». Mais alors que le PS a signé un accord pour la fermeture de 24 réacteurs d’ici à 2025, il répète que s’il est élu, il ne fermera que la seule centrale de Fessenheim durant son quinquennat.

Aussi et comme l’explique  Karine Gavand chargée des questions politique pour Greenpeace France :l’équation de François Hollande ne tient pas : il est impossible de réduire à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique à horizon 2025 en ne fermant qu’une seule centrale nucléaire et surtout en mettant en service le réacteur EPR en construction à Flamanville. Selon nos calculs, pour atteindre cet objectif, il faudrait fermer 2 réacteurs par an dès 2012. »

Alors, il n’était que temps avant le débat du 2e tour mercredi 2 mai de redire et réaffirmer clairement et publiquement que les propos des candidats sur ce sujet ne sont pas à la hauteur des enjeux qui nous attendent sur ce dossier dans les 5 prochaines années