Tricastin : au-delà de l’« action coup de poing »

« Coup de poing ».

À chaque action de Greenpeace, c’est le titre que retiennent les médias. Une simple requête sur Google apporte environ 67 000 résultats !
C’est ironique, de choisir le titre de « coup de poing », pour qualifier une organisation pacifique, dont le principe de non-violence est fondateur.

Une action est non violente par principe.

Elle est directe. Elle a pour but de faire bouger les décideurs qu’ils soient politiques ou économiques. Parce que les militants de Greenpeace veulent dénoncer les crimes environnementaux dont ils sont témoins. Ils veulent être porte-paroles des citoyens qui les soutiennent. Les militants de Greenpeace sont des femmes et des hommes, vieux et jeunes, salariés ou entrepreneurs, bref, des gens banals. Ce qui les distingue, c’est cette volonté d’agir pour demain, pour l’avenir, pour nous tous.

Une action n’est pas qu’un « coup de poing ». Une action porte un message. Elle ne s’arrête pas quand les banderoles sont décrochées, ou lorsque la garde à vue commence ou se termine. Une action se poursuit bien après, jusque dans les salles d’audience des tribunaux. Car les militants de Greenpeace connaissent la portée de leur actes, et l’assument.

Voici Clément

Clément a 21 ans, c’est l’un des 29 militants entrés à la centrale de Tricastin le 15 juillet 2013, et qui étaient, mardi 14 janvier, convoqués au Tribunal de Valence. Nous l’avons suivi, de chez lui jusqu’à Valence, et lui avons donné la parole.

Les réquisitions ont été sévères pour ce qui était une action citoyenne non violente déclenchée par des lanceurs d’alerte.

Il est toujours choquant qu’une peine de prison soit requise pour une action citoyenne d’intérêt général. La seule réponse du parquet, qui représente l’État, face au risque nucléaire et à ceux qui le dénoncent, c’est une répression lourde. Les peines de prison sont maintenant devenues la norme dans les réquisitoires contre les militants de Greenpeace.

Pour le parquet, le but est clair : faire taire ceux qui dénoncent le risque nucléaire. Faire taire les lanceurs d’alerte.

En France, face au silence et à l’immobilisme, 3 ans après Fukushima, pointer du doigt certaines vérités sur le nucléaire n’est pas de bon ton. Alors que sur le front de l’énergie, rien ne bouge, qu’on ne sait toujours pas comment François Hollande va tenir sa promesse de réduction de la part du nucléaire, que les centrales nucléaires françaises vieillissent à l’image de Tricastin, que le risque d’accident augmente, à Tricastin notamment …
Cette centrale présente de très grands risques, sismiques, inondation, risques industriels, et les conséquences d’un accident y seraient terribles. (Voir la fiche d’identité détaillée de la centrale de Tricastin)

C’est ce que voulaient dénoncer les militants de Greenpeace ce jour là. Pour que les citoyens, qu’ils soient riverains ou non de la centrale, sachent à quoi ils sont exposés, sans l’avoir choisi. Pour que le Président de la République prenne la bonne décision en faisant fermer d’autres réacteurs que ceux de Fessenheim durant son quinquennat. À commencer par ceux de Tricastin.