Greenpeace recouvre Paris d’affiches contre la déforestation

La nuit dernière, des militants de Greenpeace ont recouvert les murs de la capitale d’affiches chocs sur la question de la protection des forêts, sujet crucial à Copenhague. Cette campagne parodie une publicité anti-tabac. Elle dénonce la déforestation, responsable de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et le danger pesant sur les populations et la biodiversité.

Greenpeace veut ainsi interpeller Nicolas Sarkozy qui reçoit aujourd’hui plusieurs dirigeants de pays forestiers du bassin du Congo, deuxième « poumon vert » de la planète après l’Amazonie. Greenpeace demande qu’à l’issue de cette réunion, la France précise combien elle veut que les pays industrialisés mettent sur la table pour mettre un terme à la déforestation tropicale d’ici à 2020.

Dans sa volonté de s’afficher comme un leader de la lutte contre les changements climatiques, le président français multiplie les rencontres et les déclarations, notamment sur les enjeux liés aux forêts. Concernant le soutien financier à fournir aux pays en développement, la France vient de chiffrer un engagement à court terme, sur les trois prochaines années. C’est nécessaire mais complètement insuffisant.

Le véritable enjeu consiste à s’engager sur l’après-2012. Pour atteindre zéro déforestation en 2020, 30 milliards d’euros par an sont nécessaires. Mais ces financements ne doivent pas être un chèque en blanc accordé à des régimes à la gouvernance parfois défaillante. De nombreux groupes privés (industrie forestière, agro-industrie, etc.) guettent déjà la manne financière que représentera l’aide à la lutte contre la déforestation pour la détourner en aide à la « destruction durable » des forêts. Les forêts ne doivent pas être des valeurs marchandes.

Or, hier, après des mois de discussions, les ministres européens de l’Agriculture, ont adopté en première lecture un projet de réglementation européenne sur le bois, censé lutter contre le commerce de produits bois illégaux, moteur majeur de la déforestation tropicale. Le texte adopté est si faible qu’il ne changera rien au commerce de bois illégal en Europe. Il y a bel et bien d’un coté, des discours incantatoires, et de l’autre, l’incapacité pour l’Europe et la France de se doter d’une loi solide pour bannir le bois illégal, coupé dans le mépris des lois locales au Brésil, en Indonésie et en Afrique centrale.

Vous pouvez nous soutenir dans ce combat en signant notre pétition  » Zéro déforestation « . Plus de 100 000 personnes l’ont déjà fait.