Greenpeace réveille le débat sur le climat à l’Assemblée nationale

Par deux fois le 2 décembre, Greenpeace s’est manifestée à l’Assemblée nationale (sur le toit et dans l’hémicycle), alors que les députés débattaient des changements climatiques cinq jours avant l’ouverture du sommet de Copenhague.

Dans les deux cas, il s’agissait de porter le même message : le sommet approche et il y a urgence. Les élus et Nicolas Sarkozy doivent passer des beaux discours à des engagements concrets et chiffrés en accord avec les recommandations des scientifiques.

Le 2 décembre, vers midi, une dizaine d’activistes de Greenpeace a déployé des banderoles sur le toit de l’Assemblée nationale, qu’ils ont atteint à l’aide d’un camion et d’une échelle de pompiers. C’était un clin d’œil à la célèbre phrase prononcée par Jacques Chirac, en 2002, au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ».

L’après-midi, dans l’hémicycle, une dizaine de militants a interrompu la session parlementaire pour déployer des banderoles avec le même message : « Copenhague : aux actes, monsieur le Président ! ».

Greenpeace tient à préciser que ses militants ont eu accès aux tribunes publiques comme peut le faire chaque citoyen (en demandant une invitation au député de sa circonscription et en présentant une pièce d’identité à l’entrée de l’Assemblée). Il n’y a pas eu usurpation d’identité.

Enfin, les militants de Greenpeace ayant participé à ces actions ont été interpellés, entendus puis libérés.

Pourquoi ces interventions ?

En intervenant à l’Assemblée nationale, au cœur de la démocratie, le jour où les représentants du peuple discutaient de la position de la France à Copenhague, Greenpeace a voulu pousser les élus, et en particulier le premier d’entre eux, le président de la République, à passer à l’action. En alertant nos responsables politiques, nous sommes à notre place et dans notre rôle.

Depuis des décennies, Greenpeace porte la question climatique. L’association estime, avec les autres ONG mais aussi les 460 000 citoyens qui ont signé l’Ultimatum climatique, que la France et l’Europe peuvent et doivent changer la donne. Pour le moment, les responsables politiques, qui représenteront la France à Copenhague, tergiversent et font la sourde oreille à l’heure où il faut d’urgence passer à l’action.

Pour preuve, ce mercredi 2 décembre, l’hémicycle était à moitié vide. Pendant le discours de Jean-Louis Borloo régnait un fort brouhaha. Les députés qui crient aujourd’hui au scandale sont ceux-là même qui ne prêtaient aucun attention au débat sur Copenhague.

Ce que Greenpeace a fait, c’est de réveiller un débat démocratique qui est largement insuffisant au regard des enjeux climatiques actuels.

Que demandons-nous ?

L’accord de Copenhague doit être contraignant, juste et ambitieux. Les scientifiques sont unanimes : ce texte doit permettre de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale sous la barre des 2°C. Pour y arriver, les pays industrialisés doivent prendre à Copenhague au moins deux engagements :

– réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2020

– mettre sur la table 110 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques (pour la France, cela représente un peu plus de quatre milliards par an).

Greenpeace est une organisation pacifique et non-violente

Une alerte à la bombe aurait été déclenchée à l’Assemblée nationale en fin de journée le 2 décembre. Il est évident que Greenpeace n’a rien avoir avec ce dernier incident. L’association revendique toutes ses actions et tient à rappeler que la seule bombe qui ait jamais marqué l’histoire de Greenpeace est celle que le gouvernement français a utilisée pour faire couler notre navire Rainbow Warrior en 1985, faisant un mort.

Greenpeace est une organisation de défense de l’environnement dont les valeurs fondatrices sont la non-violence et l’indépendance financière et politique. Toutes nos actions sont pacifiques. Celles du 2 décembre l’étaient aussi.

Ecouter Karine Gavand, chargée de campagne  » Climat-Energie  » à Greenpeace et qui est descendue dans l’hémicycle le 2 décembre (source : France 2)

Avec nous, vous pouvez faire pression et agir en signant l’Ultimatum climatique !