Greenpeace occupe la raffinerie Total du Havre pour dénoncer un crime climatique

Une trentaine de militants de Greenpeace ont pénétré à 7h15 ce matin sur le site de la raffinerie de Total de Gonfreville-l’Orcher, située près du Havre. Ils ont déployé trois banderoles : la première sur une énorme citerne, les deux autres sur les cheminées principales de la centrale énergie du site, hautes de 75 mètres. Ces banderoles dénoncent un « crime climatique » et proclament que « Total invente la destruction durable ».

Par cette action spectaculaire, à soixante jours du sommet de Copenhague, Greenpeace dénonce la responsabilité de Total dans les changements climatiques, avec les investissements faramineux qu’il réalise dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada (dans l’État de l’Alberta) et à Madagascar.

« Il s’agit d’un crime climatique commis en toute impunité, explique Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. Les sables bitumineux, c’est la façon la plus sale et la plus chère d’extraire et de produire du pétrole. Le pétrole issu de ces sables génère cinq fois plus de gaz à effet de serre que celui issu des gisements classiques. L’exploitation de ce pétrole nécessite aussi un gaspillage ahurissant d’énergie (gaz, électricité, carburant, etc.) et d’eau. »

Le groupe Total a déjà investi plus de 8 milliards d’euros en Alberta et prévoit d’en investir dix de plus dans les dix années à venir en Alberta et à Madagascar.

L’opération de ce matin se situe dans le sillage des actions menées depuis trois semaines par Greenpeace dans l’Etat de l’Alberta, au Canada. Des militants venus de France, du Brésil, du Québec et d’Australie ont successivement occupé et bloqué deux mines à ciel ouvert, puis une usine du groupe Shell. Des opérations similaires devraient encore avoir lieu dans les semaines à venir.

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