Vote de la Loi Climat au Sénat : réaction de Greenpeace France

Les débats sur la loi climat et résilience se sont achevés aujourd’hui au Sénat avec le vote des sénateurs et sénatrices.

Si le texte reste encore bien trop faible face à l’urgence climatique et la nécessité absolue de mesures réellement structurantes, le Sénat aura au moins eu le mérite de réaffirmer le besoin de rehausser l’objectif de la France de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Contrairement à l’Assemblée nationale, le Sénat a réaffirmé la nécessité impérieuse de s’aligner sur l’objectif de l’Union européenne, à savoir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, alors que la France, et sa loi climat, visent toujours officiellement une baisse de 40 %.

Pour autant, malgré quelques avancées timides, par exemple sur le ferroviaire, le Sénat n’a pas saisi l’opportunité de consolider les mesures proposées sur des enjeux clés, à la hauteur de l’ambition déclarée :

Une seule ligne aérienne serait concernée par l’interdiction des vols courts, Orly – Bordeaux, tandis qu’aucun des 10 projets d’extensions d’aéroports actuellement à l’étude n’est impacté.
Le projet de loi passe à côté de l’enjeu de l’accélération de la fin de vente des voitures carburant aux énergies fossiles ou du déploiement des zones à faibles émissions dans les agglomérations polluées, reporté aux calendes grecques.

Ce vote survient la même semaine que la publication du nouveau rapport du Haut Conseil pour le Climat, qui a déjà jugé très sévèrement le projet de loi climat et résilience et engagé la France à revoir sa propre trajectoire dans des délais rapprochés.
Ce jeudi, le Conseil d’Etat rendra son délibéré dans le cadre du recours de Grande-Synthe contre l’Etat pour inaction climatique. Il y a deux semaines, le rapporteur public a recommandé aux juges du Conseil d’Etat d’ordonner à l’Etat de « prendre toutes mesures utiles » d’ici neuf mois pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter ses engagements.