Tricastin : réaction de Greenpeace à l’issue de l’audience

Mardi 29 juin 2021, 34 activistes de Greenpeace France ont comparu devant le tribunal correctionnel de Valence suite à une intrusion non-violente sur la centrale du Tricastin le 21 février 2020 pour dénoncer les risques liés à la vétusté des installations.

Lors de l’audience, qui a duré de 9h à 16h15, leur avocat Maître Faro a plaidé la relaxe au nom de l’état de nécessité et de la liberté d’expression. Yves Marignac, expert en énergie nucléaire, et Dominique Bourg, philosophe, sont intervenus en qualité de témoins.
Les activistes ont expliqué, devant le tribunal ainsi que dans une tribune publiée la semaine dernière, avoir agi pour défendre l’intérêt général face à “un danger inacceptable [pour] tout un territoire, sa population, son environnement, son économie”.

Alors que l’avocat d’EDF a réclamé « des peines dissuasives » et notamment 500 000 euros au titre de préjudice moral, qualifiant Greenpeace de « PME », le procureur de la République a requis la relaxe pour celles et ceux qui n’étaient pas entré·es sur le site, et des peines d’amende pour les autres.

Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 7 septembre 2021 à 13h30

Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France :
Aujourd’hui, nous demandons aux juges de relaxer les activistes de Greenpeace et de ne pas céder aux demandes extravagantes d’EDF qui ne visent qu’à empêcher l’association de mener à bien sa mission de lanceur d’alerte. Les citoyens et citoyennes qui refusent ce modèle énergétique du tout nucléaire doivent pouvoir être informés. De même les associations environnementales doivent pouvoir s’exprimer. Nos actions de désobéissance civile non-violentes sont indispensables pour alerter l’opinion publique sur les risques industriels, notamment dans un secteur aussi opaque et sensible que le nucléaire. A bout de souffle, les vieilles centrales doivent fermer : nous réclamons donc un calendrier précis qui anticipe la nécessaire reconversion des salarié·es”.