Projet de loi CCC : réaction de Greenpeace France aux mesures concernant le secteur des transports

Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a présenté cet après-midi les mesures du projet de loi CCC concernant le secteur des transports aux citoyens et citoyennes de la Convention citoyenne sur le Climat et aux parlementaires. Sur la thématique “se déplacer”, des renoncements gouvernementaux sont déjà à déplorer, comme sur la fin de vente des véhicules les plus polluants (décalée dans le temps) ou sur la fiscalité du transport routier de marchandises (reportée à plus tard) ; des arbitrages sur des sujets clefs seraient toujours en attente, comme la généralisation du “forfait mobilités durables”.

« Concernant le secteur aérien, qui doit être repensé de toute urgence pour répondre aux enjeux climatiques, M. Djebbari continue de s’illustrer par son incapacité, et surtout son manque de volonté, à prendre des décisions claires et ambitieuses en faveur de l’indispensable régulation et réduction du trafic. Au lieu d’acter un abandon clair et définitif de tous les projets d’extension d’aéroports, le gouvernement entretient un flou inacceptable sur le sujet. Il laisse au contraire la porte ouverte à la poursuite des projets prévus, parfois saupoudrés d’un bon “greenwashing” comme cela risque d’être le cas avec le Terminal 4 de Roissy. La question est simple et la réponse devrait l’être aussi : les projets d’extension à Roissy, Nice, Marseille, Lille, etc., sont-ils, oui ou non, abandonnés ? Le flou pour masquer le vide, c’est intolérable » commente Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports chez Greenpeace France.

De plus, le gouvernement se contente de la suppression de quelques lignes domestiques, mesure pourtant largement insuffisante d’un point de vue climatique. Seules cinq liaisons sur 108 existantes seraient en effet concernées [1]. Enfin, le gouvernement ne prend pas ses responsabilités sur la fiscalité du secteur aérien. En parallèle, les investissements annoncés pour le ferroviaire restent toujours bien en-deçà des besoins et des propositions de la CCC.

« Ce gouvernement n’a qu’un objectif concernant le secteur aérien : le faire redémarrer comme avant et coûte que coûte, peu importe les conséquences pour le climat. Il mise tout sur des fausses solutions comme la compensation carbone ou sur des promesses technologiques comme l’avion vert qui ne suffiront pas pour répondre à l’urgence climatique. La réduction du trafic aérien doit être clairement programmée par la loi si la France prétend vouloir respecter la trajectoire dictée par l’Accord de Paris. Pourquoi faire perdre leur temps à des citoyens pour réfléchir aux enjeux du climat s’ il n’y a aucune volonté d’action au départ ? »

[1] Hors Corse et Outre-mer : https://reseauactionclimat.org/climat-que-vaut-le-plan-du-gouvernement-pour-laerien/