PLF 2021 : vote solennel du premier volet – réaction de Greenpeace France

Aujourd’hui, l’Assemblée nationale a solennellement ratifié le premier volet du Projet de loi de finances (PLF) pour 2021. Ce faisant, la majorité parlementaire entérine son imposture quant à la mise en oeuvre de la transition écologique.

La semaine dernière, les amendements visant à assortir d’éco-conditionnalités les baisses d’impôts de production consenties aux grandes entreprises – conformément aux recommandations du Haut Conseil pour le climat ou de la Convention citoyenne pour le climat – étaient déjà retoqués. Peu après, le partage de l’effort entre les ménages les plus aisés et les plus précaires n’a pas semblé préoccuper davantage le gouvernement et sa majorité : les mesures permettant d’aller vers plus d’équité comme la mise en place d’un ISF climatique n’ont même pas eu l’honneur d’un vrai débat.

Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques chez Greenpeace France :

« Le gouvernement et la majorité parlementaire restent dans le déni face à l’impérieuse nécessité de conclure un nouveau pacte social qui soit juste. Ni l’éco-conditionnalité des aides allouées aux grandes entreprises, ni la mise en place d’un ISF climatique n’ont trouvé grâce à leurs yeux, alors qu’il s’agit-là de mesures fortes qui auraient permis de remettre la transition sur les rails, en avançant sur le terrain du partage de l’effort. Ce budget comporte deux angles morts majeurs : la régulation des grandes entreprises et la mise à contribution des ménages les plus aisés. Ce sont pourtant bien deux acteurs économiques qui présentent les empreintes carbone les plus élevées au sein de la société et qui alimentent en premier lieu le réchauffement climatique. Seul le dogmatisme du bloc majoritaire empêche d’avancer de manière pragmatique sur ces enjeux clés pour la transition. »

Par ailleurs, Greenpeace France salue le vote des député·es des différents groupes d’opposition qui sont parvenus contre l’avis du gouvernement et de la majorité à exclure des distillats d’acides gras de palme (PFAD) et l’huile de soja de la catégorie des biocarburants, privant par conséquent des entreprises comme Total des avantages fiscaux afférents à ce classement.

Greenpeace France demandait que le PLF 2021 soit l’occasion d’aller vers plus de justice fiscale en cette période particulièrement éprouvante pour l’économie, notamment en instaurant un ISF climatique pour faire contribuer les plus grosses fortunes à hauteur des émissions de gaz à effet de serre induites par leurs patrimoines financiers.