Quelles marques proposent du thon en boîte durable ?

Afin d’éclairer les consommateurs, Greenpeace France publie la troisième édition de son classement qui évalue la durabilité du thon en boîte vendu par les douze plus grandes marques françaises[1] et constate un net progrès du secteur vers plus de durabilité.

« Le thon en boîte est un produit de consommation plébiscité par les Français. Pourtant, les marques communiquent encore trop peu autour des techniques de pêche qu’elles utilisent et de l’impact écologique que celles-ci peuvent avoir. Avec ce classement, notre objectif est de pallier ce manque d’information et de guider les consommateurs dans leurs achats », explique Edina Ifticene, chargée de campagne océans à Greenpeace France.

Les principaux critères pris en compte par Greenpeace France sont l’impact environnemental de la technique de pêche, l’état des stocks et la politique d’approvisionnement de la marque. Trois grands groupes se distinguent dans ce nouveau classement.

Les chefs de file de la durabilité
On y retrouve les habitués du peloton de tête depuis 3 ans : Phare d’Eckmühl, Système U et Connétable. Ces marques font cette année un quasi sans faute, en proposant près de 100% de thon pêché durablement. Monoprix fait son entrée dans le classement en intégrant directement cette catégorie en raison de son choix de privilégier du thon pêché sans recours aux dispositifs de concentration de poissons, dont l’usage massif et incontrôlé met en danger la ressource.

Les marques sur la bonne voie
Elles ont accompli des progrès notables dans la durabilité de leur approvisionnement depuis 2015, même si des efforts restent encore à faire pour atteindre les meilleurs standards environnementaux. Changement notable, le leader du marché français intègre cette catégorie. Après trois ans de campagne, Petit Navire a en effet revu sa politique d’approvisionnement et s’est engagé notamment à réduire l’usage des dispositifs de concentration de poissons de moitié d’ici à 2020[2].
Il s’agit d’engagements pris à l’échelle du groupe Thai Union, maison-mère de la marque à la boîte bleue et numéro un du thon en boîte dans le monde[3]. « Aujourd’hui, ce qui est crucial pour Greenpeace, c’est le suivi de la déclinaison concrète des engagements pris par Thai Union sur le terrain. Si le groupe met en œuvre ces réformes, les autres acteurs du secteur seront obligés d’adopter le même niveau d’ambition », souligne Edina Ifticène.

Les retardataires
Saupiquet, Lidl et Leclerc sont les seules marques qui n’ont pas commencé à opérer un changement dans leur approvisionnement. Elles sont les lanternes rouges d’un secteur qui s’est engagé vers des pratiques plus durables.

Une évolution du secteur vers plus de durabilité
Le classement 2017 marque un net progrès du marché français vers plus de durabilité. Les pratiques évoluent dans le bons sens : la plupart des marques ont opéré un changement concret dans leur politique d’approvisionnement en réduisant leur recours aux dispositifs de concentration de poissons et en diversifiant les stocks de thon pour ne pas reposer uniquement sur les plus menacés.

« Mais il est trop tôt pour se réjouir », tempère Edina Ifticène, « les méthodes de pêche destructrices sont encore trop employées et entraînent la prise de thons juvéniles ainsi que d’espèces menacées, comme les tortues ou les requins. La méthode considérée comme la plus durable, à savoir la pêche à la canne, peine toujours à s’implanter sur le marché français et demeure la spécificité des marques les plus avancées dans une politique de durabilité. L’ensemble du secteur doit donc redoubler d’effort pour adopter des méthodes de pêche durables ».

 

Références
[1] Pour consulter le classement 2017, merci de suivre ce lien.
Pour consulter le classement 2015, merci de suivre ce lien.
Pour consulter le classement 2014, merci de suivre ce lien.
[2] Pour en savoir plus sur les problèmes posés par les dispositifs de concentration de poisson, merci de suivre ce lien.
[3] Pour en savoir plus sur les engagements pris par Thai Union, merci de suivre ce lien.