Glyphosate et Conseil de défense écologique : réaction de Greenpeace France

Vendredi 27 novembre, un nouveau conseil de défense écologique s’est tenu à l’Élysée. Annoncé au dernier moment, il n’a débouché sur aucune annonce concrète alors même que la presse avait évoqué de possibles décisions quant au sort du terminal T4 de Roissy, projet climaticide qui doit être abandonné définitivement. Ce conseil survient aussi le jour de la date butoir à laquelle Emmanuel Macron s’était engagé pour une sortie du glyphosate sous trois ans. Une promesse qui n’est aujourd’hui pas tenue.

“Emmanuel Macron a beau promettre une interdiction du glyphosate au niveau européen, rien ne garantit que celle-ci sera actée par les 27 en 2022. C’est au contraire une raison de plus pour la France d’avancer sur ce sujet et de respecter la promesse initiale du Président.
Par ailleurs, toute interdiction, qu’elle soit française ou européenne, ne pourra pas être effective tant que des politiques publiques réelles d’accompagnement pour le monde paysan ne seront pas mises en place (Politique agricole commune ambitieuse sur l’agro-écologie, fin des accords de libre-échange, etc.). Or c’est loin d’être le cas pour le moment.” commente Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture pour Greenpeace France.

Parallèlement, en coulisse, les arbitrages sur la future loi Climat sont en train de réduire à peau de chagrin le travail de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).
Pour Greenpeace France, à moins d’un mois des cinq ans de l’accord de Paris, ce conseil de défense écologique illustre la paralysie du pouvoir sur les enjeux écologiques.

Plutôt qu’à un conseil de défense, nous avons assisté à un nouveau conseil de l’inaction écologique. Les cinq ans de l’accord de Paris approchent et la France n’a pas avancé. Le Conseil d’État ne s’y est pas trompé. Il a mis le gouvernement français au pied du mur en lui donnant trois mois pour démontrer la crédibilité à la fois de la trajectoire annoncée et des moyens mis en place pour tenir ses engagements.
Tous les signaux envoyés dernièrement par le gouvernement, notamment dans sa réponse budgétaire à la crise, vont à rebours de ce qu’on attend : en lieu et place de réformes systémiques pour décarboner l’économie (comme par exemple un abandon ferme de tous les projets d’extension d’aéroports), on assiste à un détricotage en règle des travaux de la Convention citoyenne, particulièrement sur l’aérien et la rénovation thermique. À ce rythme, la future loi climat prend le chemin d’un grand fiasco”, souligne Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.