Cantines scolaires : avec la loi EGAlim, 71% des élèves du primaire ont un menu végétarien par semaine

Greenpeace France publie aujourd’hui une nouvelle enquête sur l’application de la loi EGAlim, qui rend obligatoire la présence de menus végétariens à l’école [1]. Une cartographie fait le point sur la situation dans les écoles primaires, tandis qu’un dossier de décryptage analyse la qualité et la composition des menus végétariens proposés et approfondit les données pour les collèges et lycées. Pour l’ONG, la loi doit être pleinement appliquée, pérennisée et étendue à l’ensemble de la restauration collective.

L’enquête est basée sur une étude collaborative menée auprès de plusieurs milliers de citoyen·nes de janvier à mars 2020 dans toute la France. Grâce à près de 8000 contributions recueillies aux quatre coins du pays, les menus des cantines scolaires de 2820 villes ont été renseignés, ce qui représente environ 57% de la population nationale des écoliers. 80% des villes de plus de 3000 habitant·es sont ainsi couvertes [2].

Consulter la cartographie nationale sur les repas végétariens à la cantine

Dans les écoles primaires : la loi appliquée et la qualité au rendez-vous
« Quelques mois après l’instauration de la loi EGAlim, on constate que 73% des villes appliquent la loi dans les écoles maternelles et élémentaires. Ces résultats montrent à quel point les choses ont progressé dans le bon sens [3], estime Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et Alimentation à Greenpeace France. 71% des élèves des écoles maternelles et élémentaires ont en effet droit chaque semaine à un menu végétarien (obligatoire ou optionnel) contre seulement 10% il y a deux ans. »

La qualité des menus évolue également positivement : là où quelques années auparavant une majorité d’omelettes était servie, aujourd’hui on observe une diversification des menus avec plus de la moitié qui est composée de protéines végétales (dhal lentilles-coco, couscous végétarien…). L’enquête montre également que plus du quart des menus végétariens servis contiennent au moins une composante bio.

Télécharger le dossier de décryptage

Les collèges et lycées : les mauvais élèves de la loi EGAlim
Seulement 59% des collèges et 52% des lycées dont les menus ont été analysés appliquent la loi. Lorsque des menus végétariens sont mis en place, la majorité est constituée d’omelettes, et des menus composés de protéines végétales sont rarement proposés. De plus, la part du bio est moins importante que dans les écoles primaires : seul un menu végétarien sur dix en contient.

Donner les moyens de renforcer et de pérenniser cette expérimentation
La situation ayant pu évoluer depuis la réalisation de l’enquête en début d’année, Greenpeace demande aux élu·es aujourd’hui en place dans les villes, les départements et les régions de faire le point sur l’alimentation qui est servie aux enfants de leur collectivité et d’appliquer pleinement la loi EGAlim.

« Près d’un an après l’entrée en vigueur de l’expérimentation de menus végétariens, il n’est pas tolérable que certaines collectivités ne la mettent toujours pas en œuvre, poursuit Laure Ducos. Il est particulièrement scandaleux que certains conseils départementaux s’opposent ouvertement à la loi et que l’Etat laisse faire. L’expérimentation actuellement en cours (d’une durée de deux ans) doit être élargie, pérennisée et étendue à l’ensemble de la restauration collective. Au vu du contexte de crise actuelle, nous demandons également au gouvernement de soutenir, structurellement et financièrement, les collectivités dans cette mise en place de menus végétariens de qualité dans les écoles. »

Alors que 24% des gaz à effet de serre des Français·es sont dus à la production de notre alimentation – et en premier lieu à l’élevage – Greenpeace rappelle qu’il est urgent de revoir nos modes de production et de végétaliser notre alimentation, sans pour autant exclure totalement la consommation de viande de qualité. Avec 12 millions d’élèves concernés et plus d’un milliard de repas servis chaque année de la maternelle au lycée, les cantines constituent un lieu absolument essentiel d’éducation au goût, à la diversité et aux enjeux environnementaux.

Greenpeace France a publié en septembre 2020 une étude pour estimer les bénéfices environnementaux de l’introduction de menus végétariens dans les cantines. Les résultats démontrent, entre autres, les effets positifs sur le climat, l’eau et la réduction des risques de déforestation.

 

Note aux rédactions :
[1] Depuis le 1er novembre 2019, toutes les cantines scolaires publiques et privées françaises, de la maternelle au lycée, doivent proposer au moins un menu végétarien (sans viande ni poisson) par semaine. Il s’agit d’une mesure menée à titre expérimentale pendant deux ans.
[2] L’enquête analyse également les repas d’une partie des collèges et lycées mais les données récoltées sont moins représentatives (8% des collèges et 20% des lycées de l’enseignement public). Par souci de clarté, la cartographie publiée en ligne concerne uniquement les écoles primaires (maternelles et élémentaires) tandis que le dossier donne également des éléments sur les collèges et lycées.
[3] Greenpeace a publié en mai 2018 une première version de la carte des cantines scolaires. A l’époque, 69% des élèves n’avaient pas d’autre choix que de consommer de la viande ou du poisson tous les jours.