[Action] Greenpeace escalade le Palais des festivals de Cannes « Les publicités fossiles font brûler la planète »

Greenpeace persiste et signe. A l’aube du 4e jour du festival international de la créativité rassemblant plus de 15 000 professionnels de la publicité, l’organisation est venue installer son message devant le Palais des festivals. Accompagnés d’un camion de pompiers, des activistes sont venus rappeler l’urgence climatique et dénoncer la responsabilité de l’industrie publicitaire. Présente sur place depuis le début du festival, Greenpeace milite pour une interdiction de la publicité pour les entreprises vendant des biens et services fossiles.

© Greenpeace
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A 9h30 heures ce matin, 40 activistes de Greeenpeace France sont arrivés sur un camion de pompiers et ont déployé la grande échelle pour monter sur le Palais des festivals. Symbole du déni des agences de publicité face à l’urgence climatique, le chien du célèbre mème « This is fine (1) » était cette fois en haut de l’échelle. En parallèle, deux activistes ont déployé une banderole couleur feu proclamant « fossil fuel ads are burning the planet (2)», à proximité de la scène.

« Les agences de publicité ne peuvent plus ignorer leur responsabilité dans le changement climatique. Les entreprises fossiles détruisent le climat et le secteur de la publicité est complice ! Il est temps de choisir son camp : les agences seront-elles du côté du vieux monde qui lutte pour maintenir ses profits au détriment des générations futures, ou bien en tête de file du combat pour l’avenir ? », réagit Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles à Greenpeace France.

Notre planète brûle et les publicitaires regardent ailleurs

En acceptant de travailler pour des entreprises climaticides, les agences de publicité contribuent à diffuser leur greenwashing. Elles laissent croire au public que « tout va bien », que tout est sous contrôle : elles permettent aux majors pétrolières et gazières de communiquer sur leur prétendu virage énergétique, aux compagnies aériennes de nous faire acheter des vols low cost pour un week-end, aux constructeurs automobiles de nous vendre des voitures toujours plus grosses et polluantes. Cette stratégie fructueuse mais court-termiste n’est pas sans conséquences sur le climat. Une étude sur une campagne publicitaire du constructeur automobile Audi a par exemple montré que la campagne avait conduit à la vente de 137 700 voitures, ce qui correspond à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de plus de cinq millions de tonnes équivalent CO2.

Le mouvement pour la fin des publicités fossiles est lancé

Dans son dernier rapport, le GIEC a identifié ces stratégies de communication comme un obstacle à l’action climatique, tandis que plus de 450 scientifiques ont signé une lettre appelant les agences de relations publiques et de publicité à cesser de travailler avec les entreprises de biens et services fossiles. De nombreux spécialistes du secteur ont déjà franchi le cap, à l’image du mouvement « Clean Creatives » rassemblant les créatifs qui se sont engagés à ne plus travailler pour l’industrie des biens et services fossiles.

Pour accélérer le mouvement, Greenpeace et 40 organisations ont lancé une initiative citoyenne européenne pour la fin des publicités, partenariats et mécénats pour toute entreprise vendant des biens et services fossiles. Dès que la pétition atteindra 1 million de signataires, la Commission européenne sera contrainte de se saisir du sujet. « On a interdit la publicité pour l’industrie du tabac pour des raisons de santé publique, il est temps d’en faire de même avec le secteur des énergies fossiles, qui détruit à la fois la santé, la biodiversité et le climat. Si les agences de communication ne prennent pas leurs responsabilités, nous les contraindrons par la loi », conclut Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles à Greenpeace France.

(1) « Tout va bien », en français. Ce mème, représentant un chien buvant sereinement son café au milieu de sa maison en feu, est généralement utilisé pour pointer du doigt le déni face à des situations dramatiques, à l’instar de la crise climatique.

(2) En français : « Les publicités fossiles font brûler la planète »