[Action] Greenpeace empêche un cargo chargé d’huile de palme de s’amarrer dans le port de Rotterdam

Greenpeace demande au fabricant des biscuits Oreo de ne plus se fournir auprès du plus gros négociant mondial d’huile de palme, Wilmar.

Des grimpeurs de Greenpeace Pays-Bas empêchent un tanker d’huile de palme de s’amarrer dans le port de Rotterdam. © Greenpeace

Des grimpeurs de Greenpeace Pays-Bas ont empêché ce matin un tanker d’huile de palme de s’amarrer dans le port de Rotterdam (1). Les six activistes sont suspendus sur le côté du “Stolt Tenacity”, un cargo de 185 mètres chargé d’huile de palme de Wilmar. Ce dernier, le plus gros négociant d’huile de palme au monde, s’approvisionne toujours auprès de producteurs responsables de déforestation et fournit le géant de l’alimentaire Mondelez. Les activistes ont déployé des banderoles avec le message “Oreo, stop à l’huile de palme destructrice” pour protester pacifiquement contre la destruction des forêts tropicales.

Il y a une semaine, un autre groupe de six grimpeurs de Greenpeace International avait retardé le même cargo de deux jours au niveau du détroit de Gibraltar. Les grimpeurs avaient été retenus par le capitaine du Stolt Tenacity pendant 33 heures dans une cabine. Ils ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.

Greenpeace demande à Mondelez, le fabricant des biscuits Oreo, de cesser de commercer avec son principal fournisseur, Wilmar, tant que celui-ci ne peut pas prouver que son huile de palme vient de producteurs qui ne détruisent pas les forêts tropicales ou exploitent des travailleurs et travailleuses. Une enquête de Greenpeace International a démontré l’échec total de Wilmar à rompre ses liens avec la déforestation. Mondelez est un des plus gros acheteurs d’huile de palme, qu’il utilise dans nombre de ses produits, comme les biscuits Oreo. (1)

Lara Wido Mathovani, originaire de l’île de Sumatra en Indonésie, est une des activistes présentes à Rotterdam et fait partie de l’équipe de prévention des feux de forêt de Greenpeace : « Près de mon village, les producteurs d’huile de palme brûlent les forêts pour planter des palmiers à huile. Chaque année, les feux de forêt échappent à tout contrôle. Chaque année, des milliers de personnes suffoquent et les arbres sont réduits en cendres. Habituellement, je me bats sur le front des feux de forêt mais aujourd’hui j’agis loin de chez moi pour demander à Oreo de laisser tomber l’huile de palme destructrice, pour les forêts et pour nous.»

« On peut produire de l’huile de palme sans détruire les forêts et c’est ce que des multinationales comme Mondelez ont promis à leurs clients et clientes il y a une dizaine d’années. Malheureusement, ce groupe, qui produit 40 milliards de biscuits Oreo chaque année, continue à utiliser de l’huile de palme destructrice. Il est temps pour Oreo de montrer l’exemple », explique Andy Palme, coordinateur de la campagne à Greenpeace Pays-Bas.

Une analyse cartographique de Greenpeace International a révélé que des producteurs d’huile de palme présents dans la chaîne d’approvisionnement de Mondelez avaient détruits plus de 70 000 hectares de forêts tropicales en Asie du Sud-Est entre 2015 et 2017.

Notes aux rédactions

Des photos et vidéos de l’action, mises à jour en temps réel, sont accessibles ici.

(1) Les Pays-Bas sont le plus gros importateurs d’huile de palme en Europe. En 2017, 2 milliards d’euros d’huile de palme ont été importé dans le pays, 22% de plus qu’en 2016. La majorité de cette huile de palme vient d’Indonésie et de Malaisie. https://www.cbs.nl/nl-nl/nieuws/2018/12/invoer-palmolie-trekt-weer-aan

(2) En 2017, Mondelez a utilisé 306 554 tonnes d’huile de palme et dérivés et, en 2016, Mondelez a utilisé 312 266 tonnes d’huile de palme. Basé sur l’analyse des listes d’ingrédients. Des variations de fabrication signifient que de l’huile de palme, de colza ou de soja peut être utilisée suivant les régions ou les usines.