Climat : quelles sont les vraies solutions ?

Dans un rapport publié aujourd’hui, Greenpeace France compare l’impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois scénarios d’investissements :

Les conclusions sont édifiantes : loin d’être un choix judicieux pour le climat, le nucléaire est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique.

L’Accord de Paris a posé un objectif ambitieux pour la France et le reste du monde : limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels. Pour y parvenir, il est nécessaire de réduire drastiquement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et en France, cela signifie que 80 % de ces réductions doivent être réalisées dans les 12 prochaines années. Les choix énergétiques que la France fait aujourd’hui auront donc un impact significatif sur notre capacité à atteindre ces objectifs.

Sortir 12 millions de personnes de la précarité énergétique est possible

Investir 85 milliards d’euros de subventions publiques dans la rénovation thermique performante des logements considérés comme des passoires énergétiques permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 cumulées d’ici à 2050 que le programme de construction de six EPR 2. De plus, cette initiative aurait un impact social considérable en permettant à près de 12 millions de personnes de sortir de la précarité énergétique en une décennie. Il s’agit d’une démarche qui bénéficie à la fois à l’environnement et à la société.

Énergies renouvelables : le meilleur choix pour décarboner notre électricité

Ce rapport analyse également les conséquences de l’investissement de 52 milliards d’euros (ce qui correspond à la somme investie dans la construction de six nouveaux EPR 2) dans un mix éolien/photovoltaïque sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce scénario permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050 qu’en investissant la même somme dans la construction de six EPR 2, tout en triplant la production d’électricité. Cela montre clairement que les énergies renouvelables ont un potentiel bien plus grand pour la décarbonation de notre économie.

En somme, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France, avec un délai de construction de 15 ans minimum, n’aurait pas d’impact significatif pour atteindre nos objectifs climatiques à court, moyen et long termes. Au lieu de cela, des investissements massifs dans la rénovation énergétique des logements et les énergies renouvelables se révèlent être des choix bien plus judicieux. Ils offrent des avantages environnementaux significatifs tout en améliorant la vie des citoyens français. Si la France souhaite véritablement respecter l’Accord de Paris et jouer un rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique, il est temps pour le gouvernement de repenser ses priorités énergétiques.

On passe à l’action

Lundi 6 Novembre, des activistes d’Alternatiba Paris, ANV-COP21, Dernière rénovation, Extinction Rebellion, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, Réseau Sortir du nucléaire et 350.org, ont fermé le Ministère de la Transition écologique pour trahison écologique.

Malgré son engagement de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, le gouvernement retarde encore la mise en œuvre des mesures qui s’imposent. La prochaine décennie sera cruciale pour décarboner massivement et rapidement notre mix énergétique. Pourtant, nos décideurs s’enlisent dans la promotion d’hypothétiques solutions technologiques et dans les énergies fossiles.

Jeudi 28 septembre, à Paris, des activistes de Greenpeace ont perturbé l’ouverture d’un événement international rassemblant des gouvernements et l’industrie nucléaire, organisé par le gouvernement français et l’OCDE. Des ministres de plus de 15 pays et le gratin de l’industrie nucléaire y étaient attendus pour discuter de la relance du nucléaire dans le monde.

L’objectif : dénoncer le greenwashing de la France, qui promeut le nucléaire alors que c’est une énergie trop lente, trop chère et trop vulnérable face aux impacts du dérèglement climatique.

La lutte contre les fausses solutions continue !