Tous les thons

méritent une

relation

durable

Tous les thons méritent
une relation durable

Greenpeace

Cupithon est un thon albacore. Afin de protéger ses acolytes (albacores, obèses et listaos) de la surpêche et pour qu'ils puissent jouir d'une vie épanouie, Cupithon s'est spécialisé dans le conseil relationnel auprès des acteurs de la pêche thonière.

 

Jeune thon albacore aimant explorer les océans cherche vie marine épanouie

Accroc de la pêche destructrice s'abstenir

Conseil n°1 : Réduire l'impact environnemental de la pêche thonière industrielle

En France, le marché du thon est principalement alimenté par la pêche thonière à la senne, un immense filet déployé autour des DCP (dispositifs de concentration de poissons).

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2/3 des stocks de thons sont surexploités ou pêchés à la limite de durabilité

Depuis les années 1950, l'industrialisation de la pêche au thon tropical a entraîné le déclin de la plupart des stocks, et la population d'une grande partie des stocks de thons a diminué de moitié. Scientifiques, ONG et industriels du secteur thonier s'accordent pour dire que la capacité de pêche est trop élevée par rapport à la quantité de thons que la mer peut offrir. L'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) indiquait en 2014 que 2/3 des stocks de thons étaient surexploités ou pêchés à leur limite de durabilité, ce qui compromet sérieusement les possibilités de renouvellement.

Le thon albacore de l'Atlantique est clairement surpêché. La population de thons obèses dans le Pacifique correspond à 16% seulement de la population initiale.

  • Le Trevignon, un thonier senneur de plus de 80m de long, déploie son filet, la senne, dans le Sud-ouest de l'Océan indien. Environ 50 bateaux de ce type pêchent dans cette zone. Avril 2013. © Jiri Rezac/ Greenpeace
  • La senne a une circonférence d'1,8km et descend à 200m de profondeur. A l'aide de ces filets, les thoniers peuvent capturer jusqu'à 80 tonnes de poissons en une opération. © Jiri Rezac / Greenpeace
  • Les balises satellites des DCP permettent aux thoniers senneurs de les suivre en temps réel et d'évaluer la quantité de poissons présente. (Balise attachée sur un DCP par le thonier senneur Doniene dans le canal du Mozambique) © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Les DCP attirent les thons mais également toute une variété de poissons qui seront pris dans la senne. (Océan Pacifique, 2009) © Paul Hilton / Greenpeace
  • Un exemple de prise accessoire : une tortue prise dans une senne (Océan Pacifique, 2009) © Alex Hofford / Greenpeace
  • Prise accessoire d'un espadon géant parmi des thons albacores à bord d'un thonier senneur dans l'Océan Indien © DR
  • Prises accessoires de requins soyeux à bord d'un thonier senneur dans l'Océan Indien © DR
  • Le requin baleine, le plus gros poisson du monde, est parfois même utilisé comme un DCP "naturel". Les chances de survie de l'animal sont alors très faibles. (Océan Pacifique, 2007) © Greenpeace
  • Poissons (thons, requins, daurade coryphène) vendus à l'extérieur du port de Diego. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace

Des milliers de DCP sont utilisés et déployés par les bateaux de pêche. Les thons ont une tendance naturelle à se regrouper autour et à former des bancs. Mais la multiplication anarchique du nombre de DCP artificiels modifie le milieu de vie des thons et perturbe leurs routes migratoires, leur comportement alimentaire et leur reproduction.

Les DCP entraînent également la prise de thons juvéniles, ce qui représente une menace supplémentaire pour des stocks déjà fragiles. Les petits thons albacores et obèses ont tendance à rechercher des compagnons de même taille plutôt que de la même espèce. Ils se retrouvent alors sous les DCP avec des thons listaos, de petite taille même à l'âge adulte. Conséquence : quand la senne est déployée sur ces bancs où se mélangent thons adultes et thons juvéniles, les jeunes sont capturés en masse.

Les thons sont attirés par les DCP comme par un aimant. Mais ils ne sont pas les seuls. Un cortège d'espèces les accompagne : requins longimanes et soyeux, tortues olivâtres, raies, espadons, dorades coryphènes, balistes... Lorsque la senne est déployée sur un DCP, elle remonte tout ce qui se trouve à proximité. Or, seul le thon est ciblé par les pêcheurs. Les espèces non commercialisables vont le plus souvent être rejetées à la mer...

Au niveau mondial, la pêche thonière tropicale sur DCP génère 2 à 4 fois plus de rejets que la même pêche sans DCP, soit 100 000 tonnes par an. Jusqu'à 960 000 requins soyeux sont tués par les DCP chaque année dans l'océan Indien. Ces animaux figurent pourtant sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN).

Le DCP peut nuire durablement à la santé de l'écosystème marin. De l'aveu même des entreprises de pêche, environ 20% des DCP sont perdus chaque année. Or, lorsqu'un DCP est pris dans un récif corallien, les filets qui le constituent se trouvent coupés et lacérés, ce qui augmente le risque d'emmêlement des animaux marins, notamment des tortues. Il agit alors comme un filet fantôme. Aux Seychelles, on compte 10 000 DCP actifs et au moins 2 000 DCP fantômes qui dérivent au gré des courants et continuent à avoir un impact sur la vie marine.

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La pêche thonière sur DCP génère 100 000 tonnes de rejet par an

Pêcheurs locaux cherchent travail et revenus décents

Profiteurs sans scrupule s'abstenir

Conseil n°2 : Respecter le travail des pêcheurs artisans

Des emplois précaires pour les populations locales - le cas de l'océan Indien

À bord des thoniers senneurs européens opérant dans l'océan Indien, les marins qui travaillent à la préparation du poisson et au tri dans les cales sont le plus souvent des Indonésiens et Philippins.

Parmi les marins de pont, on trouve beaucoup d'Africains, le plus souvent des Malgaches et des Sénégalais. D'après les témoignages de marins malgaches recueillis lors d'une expédition de Greenpeace dans la région, ces derniers nous ont confié ne gagner qu'une centaine d'euros par mois et travailler selon des conditions contractuelles très précaires. Ils sont systématiquement obligés de passer par des agences de recrutements - appelées agences de « manning » - qui paient très en retard les salaires et prélèvent une part qui peut parfois atteindre 50%.

À terre, les principaux emplois liés à l'industrie du thon sont ceux des conserveries, qui sont aux Seychelles, à Maurice, à Madagascar. De l'aveux même des industriels, le modèle économique repose sur une main d'œuvre très bon marché qui est chargée des tâches à forte intensité et à très faible valeur ajoutée. C'est en particulier le cas pour la préparation du poisson dans les conserveries. À Madagascar, la conserverie emploie surtout des femmes dont les salaires sont très bas, à peine quelques dizaines d'euros par mois.

Le modèle économique repose sur une main d'œuvre très bon marché, chargée de tâches à forte intensité.

  • Marins sur le pont du Trevignon, un thonier senneur. Leurs salaires sont souvent très bas et les conditions contractuelles très précaires. Océan indien, avril 2013 © Jiri Rezac / Greenpeace
  • Deux modèles de pêche dans la baie de Diego : un pêcheur artisan malgache avec au loin le Retriever (cargo congélateur) transportant du thon. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Pêcheur artisan devant le Green Maloy, un cargo congélateur. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Retour de pêche sur l'île de Nosy Be. Ici, la pêche est une activité de subsistance. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Retour de pêche sur l'île de Nosy Be. Ici, la pêche est une activité de subsistance. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Débarquement de "faux poissons" sur le quai du port de Diego. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Vente de "faux poissons" à la sortie du port de Diego. Parmi les thons, un requin. Avril 2015, Madagascar. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Vendeuse de poissons dans la baie de Diego. Lors des débarquements de « faux poissons », elle ne peut plus vendre le sien. Océan indien, avril 2013 © Jiri Rezac / Greenpeace
  • A l'occasion de la réunion de la Commission des Thons de l'Océan Indien (CTOI) à Grand Baie, les pêcheurs artisans de l'Île Maurice manifestent contre le pillage de leurs eaux par les thoniers senneurs. 2013 © Jiri Rezac / Greenpeace

Du poisson de plus en plus rare pour les pêcheurs artisans

L'industrie thonière a également un impact négatif sur les communautés de pêcheurs locaux et les populations qui dépendent du poisson pour leur subsistance.

Les pêcheurs artisans qui ciblent le thon souffrent de la pression que les industriels font peser sur les stocks. Les pêcheurs de Mayotte, de l'Ile Maurice et de la Réunion rencontrés par Greenpeace ont témoigné de la même difficulté : à cause d'un trop grand nombre de navires et de l'utilisation massive des DCP, il devient de plus en plus difficile de trouver du poisson.

Les thoniers senneurs ne pêchent pas que du thon.

Un cortège de prises accessoires rempli également les filets, comprenant des espèces habituellement pêchées par les petits pêcheurs locaux, comme les dorades coryphènes par exemple.

Le thon jugé comme de moindre qualité et les autres espèces de poissons commercialisables sont utilisés pour payer les dockers en nature. Ces derniers les vendent ensuite sur les marchés locaux, notamment en Côte d'Ivoire et à Madagascar. Or l'arrivée de ce « faux poisson » ou « poisson cassé », comme il est communément appelé, déstabilise les marchés locaux car il est vendu à bas prix. Le « faux poisson » vendu au port est si bon marché que les pêcheurs locaux n'arrivent plus à vendre leur pêche et voient leurs revenus s'effondrer.

À cause de la pêche industrielle, il devient de plus en plus difficile pour les pêcheurs artisans de trouver du poisson.

Souvent présenté par l'industrie comme un moyen de fournir de la nourriture à des populations pauvres et d'éviter le gaspillage de poisson, le « faux poisson » est en fait une manière cynique pour l'industrie de détourner l'attention du vrai problème : un niveau trop élevé de prises accessoires.

Il est nécessaire d'avoir un partage équitable de la ressource entre les puissances de pêche lointaines et les États côtiers, entre les flottes industrielles et les flottes artisanales comme les pêcheries de thon à la canne.

La pêche au thon ne pourra être durable que si elle l'est aussi du point de vue humain et social.

Océans cherchent pêche durable pour offrir leurs ressources aux générations futures

Gloutons s'abstenir

Conseil n°3 : Maitriser la folie des grandeurs de l'industrie thonière

La pêche au thon tropical est une des principales pêcheries au niveau mondial, en volume et en valeur.

Ce business mondialisé est concentré entre les mains de quelques multinationales, dominées par un géant : Thaï Union. Numéro un mondial des produits de la mer, Thaï Union possède notamment Petit Navire.

Complètement incontrôlée, cette industrie met en péril la source de ses profits : les thons tropicaux.

Ces dernières années, la quantité de thons pêchés a stagné. Mais si on observe la tendance sur un temps plus long, on peut observer que les prises ont été multipliées par plus de 10 depuis les années 1950. L'industrialisation de la pêche et son intensification (introduction massive des DCP pour la pêche à la senne dans les années 1990) a conduit la majorité des stocks vers le déclin.

Depuis les années 1950, les prises de thon ont été multipliées par plus de 10

La capacité de pêche au thon demeure incontrôlée.

En 2009, les pays industrialisés avaient pris l'engagement de geler leur capacité de pêche thonière. Pourtant la capacité de pêche industrielle a continué de croître.

Ce sont 52 nouveaux thoniers senneurs armés par des pays industrialisés qui ont rejoint la flotte ces six dernières années. En outre, entre 50 et 60 thoniers ont été commandés et devraient gonfler les rangs de la flotte d'ici la fin de l'année. Pourtant, il existe un consensus entre scientifiques, ONG et industriels du secteur thonier pour dire que la capacité de pêche est trop élevée par rapport à la quantité de thons disponible. Mais aucun quota n'est défini pour la pêche des thons tropicaux...

  • Gros plan de l'intérieur de la balise d'un DCP et de ses composants électroniques assurant une liaison satellite avec le propriétaire du bateau. 2015. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • L'Albacora Uno est un des plus grands thoniers senneurs du monde avec ses 105 m de long. Son armateur a été condamné par les Etats-Unis à payer une amende de 5 millions de dollars car ce navire a déployé des DCP de manière illégale dans le Pacifique. © Greenpeace
  • Le retriever, un cargo congélateur long de plus de 85m, à l'ancre dans la baie de Diego, en attente de charger du thon congelé destiné aux conserveries de la région. 2015. © Pierre Baelen / Greenpeace
  • Transbordement de thons congelés d'un senneur à un cargo congélateur qui les livrera à une conserverie de la région 2013, Madagascar. © Jiri Rezac / Greenpeace
  • Des pêcheurs artisans accompagnent l'Esperanza à Grand Baie pour protester contre la surcapacité de pêche, en amont de la réunion de la Commission des Thons de l'Océan Indien (CTOI). Mai 2013. © Jiri Rezac / Greenpeace
  • Des militants de Greenpeace protestant devant le siège de Petit Navire / MW Brands, qui appartient à Thai Union, le n°1 mondial du secteur, pour dénoncer ses méthodes destructrices de pêche. Paris, 2014. © Micha Patault / Greenpeace

Les DCP sont des démultiplicateurs de la capacité de pêche.

Equipés de balises GPS, les DCP sont facilement repérables par les bateaux de pêche industriels. Un écho-sondeur, attaché au DCP, permet également au pêcheur d'évaluer la quantité de poissons situés autour du DCP.

La pêche est devenue un ramassage industrialisé des thons.

Une estimation indique que 91 000 DCP seraient actuellement déployés à la surface des océans. La Commission thonière de l'océan Indien a récemment adopté une « limite » à 550 DCP actifs par navire. Or si chaque senneur industriel appliquait cette « limite », 370 000 DCP flotteraient dans les océans tropicaux, soit plus du triple de l'estimation actuelle.

L'industrie de la pêche thonière est dans une dynamique de course aux poissons !

La Sapmer est une illustration parfaite de cette frénésie. L'an dernier, cet armement thonier voyait son chiffre d'affaires baisser. L'explication ? Des cours du thon beaucoup trop bas pour assurer la rentabilité d'un armateur qui a construit en quelques années une flotte de 9 thoniers ultra modernes. Sa solution ? Pêcher encore plus, en augmentant le nombre de DCP et le volume des prises par bateau.

Selon des scientifiques, il y a tellement de DCP aujourd'hui dans certaines zones des océans tropicaux que le comportement des thons, espèces migratoires, commencerait à être affecté. Dans ces zones, il est désormais très rare de croiser des bancs de thons listaos évoluant naturellement en mer. Ils sont systématiquement regroupés sous des DCP.

550 DCP PAR NAVIRE C'est la limite proposée par la Commission thonière de l'Océan Indien

Il est urgent que les gestionnaires des pêcheries thonières prennent des mesures contraignantes d'encadrement de la capacité de pêche, pour garantir un futur à une pêche thonière plus durable.

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Les marques de thons en boîte ont un rôle à jouer pour protéger les océans et soutenir une pêche durable, en intégrant des exigences environnementales et sociales dans les cahiers des charges qu'elles transmettent à leurs fournisseurs.
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