Du 17 avril au 25 septembre 2019 s'est tenu un débat public sur les déchets nucléaires. Pour les citoyens et citoyennes, ce débat devait être l’occasion de se saisir d’un sujet grave dont l’empreinte écologique est largement sous-estimée et qui nous concerne toutes et tous. Plus d’1,6 million de mètres cubes de déchets radioactifs s’entassent et circulent aujourd’hui sur l’ensemble du territoire français.

Nucléaire

Le débat sur les déchets nucléaires en 3 questions

Du 17 avril au 25 septembre 2019 s'est tenu un débat public sur les déchets nucléaires. Pour les citoyens et citoyennes, ce débat devait être l’occasion de se saisir d’un sujet grave dont l’empreinte écologique est largement sous-estimée et qui nous concerne toutes et tous. Plus d’1,6 million de mètres cubes de déchets radioactifs s’entassent et circulent aujourd’hui sur l’ensemble du territoire français.

1. Pourquoi un débat sur les déchets radioactifs ?

Avec ses 58 réacteurs et 60 ans de programme nucléaire, la France produit des déchets nucléaires en masse dont on ne sait que faire. Sur un total d’1,6 million de mètres cubes de déchets radioactifs, plus de 60 % proviennent directement des centrales nucléaires et de l’industrie électro-nucléaire. Hautement radioactifs pour certains d’entre eux, faiblement radioactifs pour d’autres, ces déchets sont tous toxiques et présentent un risque de contamination pour la santé mais aussi les sols, les nappes phréatiques, l’air, les cours d’eau ou la mer en cas de fuite. Chaque jour, des dizaines de convois sillonnent la France pour transporter ces déchets ou matières toxiques d’un lieu de production à un site d’entreposage ou de stockage à un autre.

Les déchets nucléaires sont un enjeu environnemental, social et économique majeur, non seulement pour les riverains et riveraines d’installations nucléaires, mais aussi pour l’ensemble du territoire. En vue de la préparation du cinquième plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), la Commission nationale du débat public (CNDP) a été saisie en février 2018 par Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, afin de faire participer le public à son élaboration. Une commission particulière en charge du débat PNGMDR a donc été constituée pour préparer et animer ce débat public d’avril à septembre 2019 et faire en sorte que les citoyennes et citoyens soient entendues.

Action de protestation contre le retraitement des combustibles usés et déchets nucléaires © Greenpeace / Isabelle Rouvillois

2. Quels sont les enjeux du débat sur les déchets nucléaires ?

Comment les déchets radioactifs produits depuis des décennies et encore aujourd’hui par l’industrie électro-nucléaire sont-ils stockés ? Combien de temps ces déchets resteront-ils radioactifs ? Où sont-ils situés ? Les installations où sont entreposés ou stockés ces déchets dangereux sont-elles sécurisées et durables ? Combien de convois radioactifs circulent sur nos routes et voies ferrées et dans quelles conditions ? Quels sont les vrais coûts liés aux déchets nucléaires ? Existe-t-il d’autres options que le stockage géologique profond proposé par le projet contesté de Cigéo, à Bure ? Les questions soulevées par la gestion des déchets nucléaires sont très nombreuses et elles concernent directement l’ensemble des citoyens et citoyennes, au-delà des aspects techniques.

Ces enjeux sont très concrets. Pour Greenpeace France, plusieurs décisions essentielles doivent être prises face à la crise des déchets radioactifs :

  • Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo, dont les failles devront être exposées lors de ce débat, et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface.
  • Mettre un terme au retraitement du combustible usé, qui multiplie les risques, génère davantage de déchets et des déchets encore plus dangereux.
  • Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zone de concentration urbaine.
  • Comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des « déchets nucléaires » d’EDF. L’industrie prétend que 96 % des « matières radioactives » produites sont recyclables, alors qu’en réalité, moins de 1% du combustible usé est finalement réutilisé !

Ces mesures urgentes vont de paire avec la nécessité de cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.

3. Pourquoi et comment y participer ?

Face à la crise des déchets nucléaires, en France et dans le monde, il faut sortir de cette impasse et faire en sorte que la problématique majeure des déchets radioactifs ne soit plus confisquée par EDF, les industriels du secteur et certains responsables politiques aveuglément pro-nucléaires : les citoyennes et citoyens doivent pouvoir s’emparer de ces questions et nous devons saisir toutes les opportunités pour faire entendre nos préoccupations.

La Commission particulière en charge de ce débat public a organisé des dizaines de réunions publiques partout en France, auxquelles tout un chacun pouvait librement participer. Elle a également ouvert une plateforme participative en ligne où les internautes étaient invités à donner leur avis, à poser des questions et à réagir.

Parallèlement à la tenue de ce débat, nous avons continué – et continuerons – à informer la population et mettre en lumière la situation critique de l’industrie nucléaire et des déchets radioactifs qu’elle génère, que ce soit sur notre site Internet, les réseaux sociaux (#ZéroDéchetNucléaire) et lors d’événements.

Pour en savoir plus sur les déchets nucléaires : Les déchets nucléaires en question