Dans les cantines scolaires, entre deux et six fois trop de protéines sont servies par rapport aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation. Partant de ce constat, Greenpeace démontre l’influence des représentants des filières viandes et produits laitiers sur les recommandations de l’État en matière d’achat pour la restauration scolaire.

Agriculture

Cantines scolaires : trop de viande dans les assiettes

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Dans les cantines scolaires, entre deux et six fois trop de protéines sont servies par rapport aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation. Partant de ce constat, Greenpeace démontre l’influence des représentants des filières viandes et produits laitiers sur les recommandations de l’État en matière d’achat pour la restauration scolaire.

 

Un milliard de repas servis par an

La restauration scolaire, c’est plus d’un milliard de repas servis par an, de la maternelle au lycée. Près de sept millions d’élèves sont concernés. Plus de 80 000 tonnes de produits carnés et plus de 120 000 tonnes de produits laitiers sont distribués chaque année, pour un chiffre d’affaires de plus de 460 et 280 millions d’euros respectivement. Des chiffres qui semblent démesurés, et pour cause : à la cantine, on sert de la viande ou du poisson tous les jours ou presque. Or, cette surconsommation de protéines animales a des conséquences désastreuses sur la santé des enfants, mais aussi sur l’environnement.

Un repas scolaire écologique dans une école brésilienne

Un repas écologique servi dans une école maternelle à Guabiruba, au Brésil. © Peter Caron

Les impacts de cette surconsommation sur la santé des enfants

Une alimentation trop riche en graisses et en protéines animales peut entraîner une augmentation des maladies chroniques d’origine nutritionnelle, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou encore les cancers, d’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les enfants ne sont pas épargnés par ce constat alarmant, puisqu’ils consomment au minimum deux fois trop de viande par rapport à leurs besoins nutritionnels. Pourquoi les menus des cantines scolaires sont-ils constitués presque uniquement de repas carnés, alors même que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) conseille de réduire la part des protéines animales au profit des protéines végétales ? En menant une enquête sur la restauration scolaire, Greenpeace France a découvert que les lobbies ont une réelle emprise sur les contenus des assiettes des cantines.

 

L’influence des lobbies sur les contenus des assiettes à l’école

Depuis plusieurs années, certains lobbies agro-alimentaires ont poussé les portes des écoles pour venir y « informer » les enfants sur les bienfaits de leurs produits, et les inciter ainsi, dès leur plus jeune âge, à les consommer. Il s’agit notamment des lobbies du lait, du sucre et plus récemment de la viande. Animations et ateliers sont proposés pour continuer à perpétuer ce mythe erroné que les protéines animales sont indispensables à tous les repas.

Au-delà de leur présence dans les écoles, les lobbies influent également sur les textes officiels qui définissent la constitution des menus dans les écoles. “Cinq fruits et légumes par jour”, ça vous dit quelque chose ? C’est l’un des slogans créés par le Programme National Nutrition Santé, ou PNNS, qui a été lancé en 2001 par le gouvernement dans le but d’améliorer l’état de santé des Français-es en agissant sur la nutrition.

En ce qui concerne la consommation de viande et de produits laitiers, ce programme de santé est important car c’est de lui que découlent les recommandations nutritionnelles établies par le le Groupe d’Etude des Marchés (GEM-RCN) qui guide les acheteurs de la restauration scolaire dans leurs achats. Il affecte donc les volumes de viande et de produits laitiers servis dans des milliers d’écoles. Or, Greenpeace a constaté que les défenseurs d’intérêts privés pèsent au sein des instances de gouvernance du PNNS et du GEM-RCN, et en influencent les orientations.

 

Pour des menus plus éco-responsables à la cantine

Au-delà des dangers pour la santé que représente la surconsommation de viande et de produits laitiers dans les écoles, l’impact sur l’environnement est tout aussi consternant. L’élevage représente plus de 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La fermentation entérique des animaux produit du méthane et l’entretien des terres est l’une des causes des émissions de CO2 et de protoxyde d’azote. L’élevage contribue aussi à la déforestation car les terres boisées sont rasées pour en faire des zones de pâturage pour le bétail ou pour produire des cultures qui sont ensuite utilisées pour nourrir les animaux. Modifier la constitution des menus dans les cantines scolaires, c’est agir sur un milliard de repas distribués chaque année, et donc limiter de façon non négligeable les conséquences désastreuses de l’élevage industriel sur le climat.

Il est urgent de stopper la surconsommation de viande et de produits laitiers dans les cantines !

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