La surconsommation de viande et de produits laitiers a des effets néfastes sur

La viande et les produits laitiers sont-ils bons pour notre santé ?

Agriculture

La surconsommation de viande et de produits laitiers a des effets néfastes sur la santé et conduit notamment à des problèmes de surpoids et d’obésité chez les enfants. Les scientifiques sont unanimes : il faut réduire notre consommation de protéines animales et consommer plus de légumineuses.

Un mangeur de hot-dog à l'Oktoberfest de Munich

Un mangeur de hot-dog à l’Oktoberfest de Munich. © Sonja Och / Greenpeace

La surconsommation en général, et tout particulièrement de viande et de produits laitiers, est mauvaise pour la santé

L’alimentation d’aujourd’hui, riche en graisses et centrée autour d’aliments d’origine animale, a remplacé notre alimentation traditionnelle. Cette malbouffe a entraîné une augmentation des maladies chroniques d’origine nutritionnelle, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou encore les cancers, d’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’OMS a d’ailleurs classé les viandes transformées (type charcuterie) comme cancérogènes pour l’être humain et la viande rouge comme probablement cancérogène. Ainsi, chaque portion de 50 g de viande transformée consommée quotidiennement augmenterait de 18 % le risque de cancer colorectal.

Le taux d’obésité des Français-es serait aujourd’hui supérieur à 15 %  (contre 8,5 % en 1997). Par ailleurs, il est estimé que 20 à 25 % des cancers en France sont imputables aux comportements alimentaires.

« Trop gras, trop sucré, trop salé », comme nous le rappellent les injonctions de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES). De plus, selon des études de l’INCA, nous consommons par exemple 45 % de protéines en trop, soit 90 grammes par jour et par personne au lieu des 52 grammes conseillés.

 

Les enfants ne sont pas épargnés

D’après l’étude INCA 3, les enfants entre 0 et 10 ans consomment en moyenne 55 g de protéines par jour, soit entre 200 et 400 % des Apports Nutritionnels Conseillés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES). Or les excès de protéines contribuent au surpoids et à l’obésité de l’enfant.

Un fort apport en protéines animales, et en particulier celles issues des produits laitiers, à l’âge de 12 mois pourrait être associé à des problèmes de surpoids à l’âge de 7 ans. L’âge de 5/6 ans est également un âge critique en termes d’apport en protéines au regard des risques liés à l’obésité plus tard. Ceci n’est pas le cas avec des protéines végétales.

Une situation de surpoids chez l’enfant peut avoir des conséquences importantes sur sa santé d’adulte : obésité, diabète, troubles ostéo-articulaires, maladies inflammatoires de l’intestin, troubles hépatiques…avec de plus un risque accru de dépression à l’adolescence.

 

Scandales alimentaires en série

L’élevage industriel est également lié à nombre de scandales alimentaires. Les conditions d’élevage (quantité importante d’animaux élevés dans des espaces très restreints et nourris pour obtenir la croissance la plus rapide possible) créent des conditions idéales pour l’émergence et la propagation de nouveaux pathogènes.

Œufs contaminés au fipronil, grippe aviaire, grippe porcine, ou encore maladie de la vache folle… À chaque fois, notre système de production industrielle est en cause. Ces scandales sont le résultat d’un système industriel qui, aveuglé par la course aux volumes, n’hésite pas à s’asseoir sur les règles et à profiter d’un défaut de surveillance des autorités. Notre système de production alimentaire est malade et nous rend malade, car il fait passer les profits avant la santé publique.

Les antibiotiques donnés aux cochons, dans un établissement au nord de l'Allemagne

Dans cet établissement du nord de l’Allemagne, les éleveurs donnent des antibiotiques aux cochons pendant la phase d’engraissement. © Fred Dott / Greenpeace

La résistance aux antibiotiques, un phénomène global aux conséquences dramatiques

Autre phénomène de santé publique inquiétant : les résistances des humains aux antibiotiques se développent plus vite que les nouveaux antibiotiques.

Les conditions d’élevage industriel favorisent l’utilisation d’antibiotiques d’une part et la prolifération de bactéries d’autre part. Plusieurs facteurs expliquent cela : le confinement pour les élevages “hors-sol” (volaille, porc), la densité importante dans ces élevages (des animaux très proches des uns et des autres), le manque de diversité qui favorise la transmission de maladies ; des antibiotiques ainsi utilisés dans l’UE sont utilisés pour des animaux d’élevage.

Si le principal facteur de développement de la résistance aux antimicrobiens est certes l’utilisation d’antibiotiques dans la médecine humaine, les données scientifiques mettant en avant la contribution de l’élevage à l’antibiorésistance sont de plus en plus nombreuses et celle-ci a été reconnue par des organisations comme l’OMS et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Début novembre 2017, l’OMS a ainsi recommandé aux éleveurs et à l’industrie alimentaire de cesser « d’utiliser systématiquement des antibiotiques pour promouvoir la croissance et prévenir les maladies chez des animaux sains ».

En savoir plus : https://www.viande.info/elevage-viande-sante-maladies

Une ferme écologique à Valence

Sandrine Barrié, 37 ans, prépare une salade de crudités dans sa ferme écologique près de Valence, en France. © Peter Caton / Greenpeace

Végétaliser son alimentation apporte de nombreux bénéfices pour la santé

Un régime alimentaire à base de végétaux présente de nombreux bénéfices mis en évidence par les professionnels de santé partout dans le monde. Végétaliser son alimentation contribue efficacement à réduire les risques d’apparition de troubles et de
maladies chroniques très répandus : diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, obésité, ostéoporose, maladies dégénérative, etc.

Les aliments végétaux sont en effet les sources principales et essentielles d’éléments protecteurs :
− vitamines : groupe B, vitamine E, vitamine C,
− minéraux : magnésium, potassium, sélénium, fer non héminique
− polyphénols
− acides gras essentiels (AGMI et AGPI)

Les aliments végétaux sont par ailleurs des aliments riches en fibres (légumes secs, légumes feuilles, céréales semi complètes ou complètes, oléagineux). Ce sont des aliments rassasiants, qui permettent d’éviter d’avoir faim et de grignoter entre les repas. Cette teneur en fibres ainsi que la qualité des glucides qu’ils contiennent (index glycémique bas) est particulièrement efficace pour prévenir efficacement le surpoids, l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires notamment.

Bonne nouvelle : 67% des Français sont prêts à réduire leur consommation de protéines animales pour privilégier des produits de meilleure qualité (sondage IFOP-WWF 2017).

Une telle démarche doit aller de pair avec une réduction du gaspillage, qui représente près d’un tiers de la production alimentaire mondiale ! Diversifier son assiette en y incorporant plus de végétaux et réduire le gaspillage sont deux recettes qui permettent de dégager des économies et d’augmenter la part des aliments de haute qualité, comme ceux issus de l’agriculture biologique.

 

Le saviez-vous ?

Les végétariens et végétaliens ont un risque de développer et/ou de mourir d’angine de poitrine ou d’infarctus du myocarde plus faible de 25 % par rapport aux personnes omnivores.

De la même façon, un régime végétarien pourrait diminuer de 8 % le risque de développer un cancer ; chez les végétaliens ce risque serait diminué de 15 %.

 

En conclusion…

Les protéines animales représentent aujourd’hui 61% de nos apports en protéines. Il est urgent de renverser ce rapport, c’est-à-dire d’opter pour une alimentation essentiellement végétale. En résumé, il s’agit simplement de manger moins et mieux ! Cette mesure est également celle portée par plus de 15 000 scientifiques qui ont lancé un appel pour la planète en Novembre 2017, plaidant pour « une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale ». Alors, chiche ?

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