La course zéro pesticide

Qui sera le plus rapide à éliminer les pesticides de notre alimentation ?

Les enseignes françaises de la grande distribution adorent se comparer les unes aux autres : sur les prix bas, leur proximité avec les Français, l’origine locale de leurs produits.
Étonnamment, elles ne le font jamais sur le recours aux pesticides et la mise en œuvre de l’agriculture écologique. Pourtant, les dangers des pesticides sur la santé humaine et l’environnement ne sont plus à démontrer. Alors nous allons le faire pour elles. Nous lançons la Course Zéro Pesticide !

Les pommes et les pommes de terre sont le fruit et le légume les plus produits et les plus consommés en France. Mais aussi parmi les plus traités avec des pesticides ! Laquelle de ces enseignes sera la première à éliminer les pesticides de la production des pommes et des pommes de terre ? L’une d’elles gravira-t-elle 4 à 4 les marches vers des pratiques agricoles plus respectueuses ?

Auchan stagne. En décembre 2017, l’enseigne s’était engagée à proposer une gamme de 50 variétés de fruits et légumes garantie sans résidus de pesticides d’ici 2020. La diminution des impacts négatifs sur l’environnement est donc loin d’être garantie… En savoir plus sur Auchan.
Carrefour est toujours bien positionnée. Elle continue ses efforts pour supprimer les pesticides chimiques sur plusieurs produits de sa marque “Filière qualité Carrefour”. Elle a lancé cette année des pommes de terre, des oranges et du melon cultivés sans pesticide. Elle doit néanmoins faire preuve de plus de transparence et renforcer son soutien aux fournisseurs. En savoir plus sur Carrefour.
Immobilisme du côté de Casino. L’enseigne s’entête à travailler sur la disparition des résidus de pesticides de ses fruits et légumes frais et surgelés. Ce qui n’implique donc pas nécessairement que des pesticides de synthèse ne soient pas utilisés dans les champs. En savoir plus sur Casino.
Un bond vient d’être effectué : Intermarché s’est engagé à réduire de 50% l’usage des pesticides et à supprimer les substances actives les plus dangereuses. Pour cela, l’enseigne vise à amener les fruits et légumes frais de sa marque de distributeur vers des démarches transparentes et responsable. En savoir plus sur Intermarché.
Mauvaise passe pour E.Leclerc. L’an dernier l’enseigne s’était engagée pour la suppression de 50% des pesticides sur l’ensemble de son offre fruits et légumes d’ici 2020. Sauf que cet objectif n’avance que sur les fruits et légumes de sa marque de distributeur. En savoir plus sur E.Leclerc.
Monoprix se maintient aux côtés de Carrefour. L’enseigne se distingue surtout par sa transparence sur l’identité de ses fournisseurs et de son cahier des charges. Elle a augmenté le nombre de producteur-rices engagé-es dans sa démarche. Cependant, elle doit davantage revaloriser les efforts entrepris par ses fournisseurs. En savoir plus sur Monoprix.
L’enseigne se maintient à la même place et continue de travailler à l’élimination des pesticides sur ses fruits et légumes. Elle a également considérablement augmenté la liste des substances interdites à l’usage. Mais la mise en application chez les fournisseurs n’est pas systématique. En savoir plus sur Système U.

Pour arbitrer cette course, nous vous présentons Reinette, la pomme, et Nicolas, la pomme de terre. Ils représentent tous deux 2 filières empoisonnées par les pesticides.
Avec vous, ils souhaitent pousser au changement les acteurs de la grande distribution !

En savoir plus

Les règles du jeu

Greenpeace positionne les distributeurs en fonction des moyens qu’ils mettent en oeuvre pour atteindre l’objectif de la course : s’engager à produire des pommes et des pommes de terre sans pesticides (en commençant par éliminer les plus dangereux pour les pollinisateurs et la santé humaine.)

Si aucun moyen n’est mis en place, l’enseigne reste en bas de l’escalier. Si elle accomplit des efforts qui vont dans le sens d’une agriculture écologique, elle gravit quelques marches. Mais attention : si elle ne tient pas ses promesses, nous la ferons dégringoler.

Aujourd'hui, il est nécessaire pour les enseignes de faire converger leurs exigences vis-à-vis des pesticides afin d'orienter la transition agricole dans le bon sens et d'éviter que leurs fournisseurs se retrouvent dans des impasses techniques. Pour Greenpeace, le système agricole garantissant à chacun-e un avenir durable et une suppression totale des pesticides chimiques est celui de l'agriculture écologique. Mais dans un souci de transition, nous demandons aux distributeurs, dans un premier temps, d'harmoniser leurs engagements autour de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) du Ministère de l'Agriculture dont le cahier des charges exige une réduction importante des intrants de synthèse.

Concrètement, que doivent faire les distributeurs pour atteindre la dernière marche ?

éliminer en priorité les pesticides les plus dangereux (pour les abeilles et la santé humaine) dans la production des pommes et des pommes de terre.

soutenir les agriculteur-rices qui s’engagent à produire sans pesticides.

être transparent vis-à-vis des consommateurs-rices sur le recours aux pesticides dans la production de notre alimentation et le soutien aux agriculteur-rices.